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À Saint-Pétersbourg aux années 1914-1919 Pougny ajoutait souvent à ses dessins une touche de couleur. Ses esquisses de décorations de Petrograd pour les fêtes du 1 mai et de la Revolution d’Octobre en 1918 (conservées au Musée russe) sont exécutés à la gouache et à l’aquarelle. De la période berlinoise (1921-1923) il subsiste plusieurs natures mortes à la gouache (n° 71 et 79-88 du catalogue raisonné), faites dans une manière, proche de l'œuvre de Louis Marcoussis de la même époque. À Paris, entre 1923 et 1929 Pougny réalisa un grand nombre de gouaches et d'aquarelles. Ces œuvres nous dévoilent le laboratoire créatif de l'artiste : aux traits libres et spontanées, elles témoignent de ses recherches artistiques intenses. Il y peaufinait la composition et des couleurs. Il s'agit donc plus d'esquisses de tableaux que d’œuvres en soi. Certaines d'entre elles donnent l'impression que l’artiste, étant en proie d’inspiration et voulant aller vite, utilisa l’aquarelle, juste parce que c’était la première chose qui lui était tombée sous la main. Il existe un problème d'attribution des trois gouaches, les plus célèbres de Pougny, celles qui furent mises en avant lors de ses expositions rétrospectives posthumes ; elles furent reproduites dans de nombreux catalogues et même firent la couverture de certains. Il s'agit des œuvres à la composition identique et de quasiment le même format que les trois tableaux du Musée russe de Saint-Pétersbourg : « Violon », « Nature morte avec lettres et cruche » et « Spectrum fuite des formes », tous datant de 1919 (huile sur toile, acquis en 1926 par intermédiaire de l’Institut d’état des arts (ГИНХУК)). Deux de ces gouaches se trouvent au Musée national d'art moderne de Paris (don de Xénia Bogouslavskaïa de 1966) et la troisième (« Fuite des formes ») au MOMA de New York (acquise en 1972, auparavant appartenue à la veuve de l'artiste). Dans le catalogue raisonné ces gouaches sont datées de 1919 et mentionnées comme les esquisses pour les peintures du Musée Russe. L’existence de trois « doubles » dans l’œuvre de Pougny a longtemps soulevé des questions. Pourquoi la version des esquisses préparatoires suscitent-elle des doutes ? Cette question est abordée dans l'article Иван Пуни, проблема трех гуашей.(Jean Pougny, le problème des trois gouaches). Une brève conclusion de l'article : l'attribution « Jean Pougny, 1919 » pour les trois gouaches en question semble peu probable (pas plus de 5%). Pour les expositions rétrospectives Xana avait besoin des premières œuvres de son mari, et à l'époque il n'y avait aucun moyen de les obtenir auprès du Musée russe. Il est donc très probable que ces gouaches furent créées par elle ou sous sa supervision en 1959, d’après des photographies, récemment apportées de Leningrad. Étant donné que Xana était une proche collaboratrice de l'artiste, nous pensons que l’attribution de ces gouaches « Atelier de Jean Pougny, 1919/1959 » pourrait être tout à fait justifiée. |