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En 1912 à son retour de Paris, Pougny, âgé de 22 ans et membre de « l'Union de la Jeunesse », est au courant de toutes les nouvelles tendances artistiques, notamment celle de libérer la peinture de son rôle de copie de la réalité (rôle que la photographie remplit déjà bien à l'époque). Il réfléchit beaucoup sur l'art et en 1915, lors de l'exposition « 0,10 » soutient consciemment Malevitch dans sa propagande du suprématisme. Il semblait que la « materia prima » de la peinture a été trouvée. Néanmoins, en 1921 Pougny tire un trait sur ses expériences suprématistes, abandonne l’abstraction et revient à la peinture figurative. Mais en fait, il ne l'a jamais complètement abandonnée : il suffit de voir ses paysages urbains à l'encre de Chine. Pour le peintre l’art figuratif signifie un lien à la vie, le suprématisme pur lui semble trop artificiel et donc peu prometteur. Malevitch reviendra lui aussi à la peinture figurative, mais plus tard, en 1928. En 1929 dans les natures mortes parisiennes de petit format, chez Pougny pour la première fois apparaissent les masques. Il en existe deux sortes : un masque blanc entier et un demi-masque noir. Entre 1929-1930 l’artiste réalise au moins cinq natures mortes aux masques. Entre 1931-1932 Pougny peint son premier arlequin : Arlequin à la mandoline, coiffé d’un bicorne, le visage caché sous un masque. Quelques années plus tard suivront l'Arlequin au chevalet et l'Arlequin aux pinceaux et à la palette. Ces personnages présentent des caractéristiques propres aux autoportraits. Notons que Pougny n'a pas réalisé un seul autoportrait « classique » depuis son départ de la Russie en 1920. En 1933-1936 l’artiste réalise cinq natures mortes horizontales avec une série de masques différents : humains, animales et diaboliques. Sept ans après, en 1943-1944, l'artiste reprend son sujet favori et réalise plusieurs portraits d'arlequins masqués - en buste et en pied. Dès lors, il les peint chaque année jusqu'à sa mort (1956), si bien que les arlequins deviennent sa marque de fabrique (il en a réalisé au moins 70 au total). Au début, la forme et la couleur du masque varient : blanc, rouge, noir, parfois en damier. La plupart des arlequins ont une cigarette ou une pipe blanche à la bouche (Pougny était un gros fumeur lui-même). Après 1943 la manière picturale se stabilise chez Pougny et il peint des arlequins régulièrement ; ses idées picturales prennent un caractère cyclique et se répètent. Chez certains arlequins le masque se confond avec le visage, des autres ont un masque sur le visage et tiennent un deuxième à la main. Des fois le masque est juste marqué avec une bande noire, comme si les yeux avaient été effacés par la censure. Si l'arlequin a enlevé son masque, il est toujours représenté assis dos au spectateur. Chez Pougny toute narration n'est qu'un prétexte pour la peinture. Mais il semble que dans les tableaux aux arlequins masqués le sujet joue un rôle plus important. Pougny était un homme renfermé, n'avait pas d'amis proches, alors qu'il était toujours amical et bienveillant avec les autres. « Garçon gentil, humble et calme. Sincère, mais discret » - telle est l’appréciation donné à Ivan, âgé de 13 ans, par son tuteur au corps de cadets. Courant dernière année de sa vie Pougny réalise deux œuvres aux Arlequins. Le personnage masqué, sans vie, est suspendu d'une chaise, affalé sur le dos, la tête en bas. Le titre est « Arlequin crevé ». L'une de ces deux œuvres (présentant de graves craquelures) fut acquise par un ami de Pougny, éditeur de son catalogue raisonné Günther Wasmuth de Tübingen. L'autre tableau fut hérité par Marguerite Sadeler, aide-soignante de Xana, qui l’a vendu aux enchères par la suite. |