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Dès son enfance Pougny était passionné par le dessin. Pendant ses études au Corps de cadets de Nicolas, alors qu'il dessinait des caricatures amusantes de ses camarades et professeurs, pour la première fois
il ressenti l'approbation du public, ce qui probablement influença sa décision de s’orienter vers les beaux-arts dès la sortie du corps.
Outre des croquis, Pougny réalisa également des œuvres graphiques, présentées par la suite lors d'expositions. Il s'agit surtout de dessins à l'encre de Chine. En 1918 pour « l'Exposition de peinture et de dessin
modernes » du Bureau artistique de Nadiejda Dobytchina, Pougny présenta 9 dessins à l'encre de Chine, réunis sous le titre « Pétrogradskaia storona ». Travaillant à l'encre, Pougny n’utilise pas la ligne comme
un seul moyen d’expression mais également la tache, ce qui rapproche son œuvre graphique de la peinture dans son exécution. L’artiste n’avait jamais arrêté de faire des dessins figuratifs, même lorsqu'il
était en pleine expérience de l’abstrait (1914-1916). Dans ses dessins figuratifs il réunit deux styles différents, cubisme et réalisme, pour obtenir de cette synthèse des effets artistiques singuliers.
Dans ses œuvres très « formalistes » Pougny tache à conserver un lien avec le monde visible des objets, car il est convaincu que les objets familiers enrichissent
l'œuvre d'associations et de significations supplémentaires ; il en parle également dans ses articles théoriques, notamment dans « Peinture Moderne » (1923). La période berlinoise de Pougny (1921-1923) est fructueuse : il peint beaucoup et pour gagner sa vie travaille également sur commande. Avec Xana, il crée des décors de théâtre, dessine des illustrations de livres. Pougny fait le travail sur commande à contrecœur, car il se sent obligé de faire des compromis avec les clients. Parmi les projets réussis on peut citer l’illustration du recueil des contes dont il est auteur : Пуни Иван. Сказки-минутки. Изд. Русское творчество, Берлин, 1922.
Après son installation définitive à Paris (automne 1923), Pougny poursuit sa recherche artistique. Lors d'une exposition personnelle à la galerie Barbazanges (1925), il présente ses nouvelles œuvres, « vivantes » et optimistes. Mais ce n'est qu'une courte étape dans son long voyage artistique. Pougny arrive progressivement à une manière de peindre de plus en plus simplifiée et primitive. Son exposition personnelle suivante (dessins de grand format) à la galerie Jacques Bernheim (avril 1928) laisse les visiteurs perplexes. Les dessins étaient réalisés dans un style si particulier et avec une telle maladresse enfantine que certains n’arrivaient pas à comprendre si l'artiste l’avait fait exprès ou s’il ne savait pas dessiner tout simplement. Pendant presque deux ans encore l’artiste conserve cette manière, mais après 1931 il la laisse définitivement. Cependant la façon de peindre des objets et personnages d’une manière stylisée et simplifiée devient un des procédés favoris du peintre.
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