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  TEXTES D'JEAN POUGNY SUR L'ART РУ FR DE EN

Les textes d'Jean (Ivan) Pougny sur l'art témoignent de son attitude extrêmement sérieuse et réfléchie à l'égard de sa profession. L’ensemble de ses textes se compose d'articles, de lettres et d’exposés et couvre la période allant de 1914 à 1925. Après 1925, nous n’avons aucune réflexion écrite de l’artiste au sujet de l'art et nous ne pouvons en juger qu'à travers ses œuvres.
Le premier document conservé est une lettre de Pougny à Malevitch (РГАЛИ 3145-2-820) from Brussels, datée du 12 juillet 1914 et envoyée de Bruxelles. La missive fut écrite au moment où Malevitch et Pougny, mécontents de l'atmosphère qui régnait au sein de l'Union de la jeunesse, décidèrent d'organiser une exposition réunissant des personnes qui partageaient leurs idées, ce qui serait plus tard « La première exposition futuriste de peintures « Tramway V » ». Partant pour Paris au début du 1914, le couple Pougny eut le projet de participer au Salon des Indépendants et, en plus des siens, emporta avec eux trois tableaux de Malevitch et quelques œuvres de Matiouchine, N. Kulbin et V. Bourluk.

La deuxième lettre de Pougny à Malevitch (РГАЛИ 3145-2-821), datée de juillet 1915, fut écrite pendant la préparation de « La dernière exposition futuriste de peintures « 0.10 » ». Pougny y fit part de son intention de publier un petit livre avec « son article ». La publication n'eut pas lieu ; il est fort possible que la lettre fit référence à l'article "Освобождение живописи" (Libération de la peinture), paru en avril 1919 dans le journal « Art révolutionnaire » de Vitebsk (Van Abbemuseum, LS Collection). L'article est sous-titré « écrit en 1914 ; jamais publié ».

Pour l'exposition « 0.10 » Ivan et Xana firent imprimer un tract provocateur avec une série de slogans logiques/alogiques sur le nouvel art. Au cours de l'exposition, le 12 janvier 1916, dans la salle de l'Institut Tenichev, une « conférence publique scientifique-populaire des suprématistes » fut organisée par Malevitch et Pougny. Pour cette manifestation l'approbation du gouverneur de la ville étant nécessaire, les thèses de cette conférence furent conservées (ЦГИА 569-13-1545, л. 131-133).

Les autres textes de Pougny, où il donna ses réflexions sur l'art, furent publiés en 1919. À cette époque, il fut professeur aux Ateliers artistiques libres d'État de Petrograd (ПГСХУМ), anciennement l'Académie impériale des beaux-arts, et il fut officiellement employé du département des beaux-arts du Commissariat du peuple à l'éducation. De janvier à avril 1919, à l'invitation de Marc Chagall, le couple Pougny travaillèrent à Vitebsk. Une partie des élèves de l’atelier de Pougny suivirent leur professeur et quittèrent le Petrograd affamé pour Vitebsk. Xana, ancienne étudiante et responsable de l'atelier, devint à Vitebsk la directrice de l'atelier d'arts appliqués. Ivan et Xana furent tous deux membres du Collège des arts et de l'industrie artistique de la province de Vitebsk (Chagall fut président du Collège, Pougny fut chef de la section d’Agitation et propagande artistique). La fonction d'Ivan comprenait également la préparation du recueil «Революционное искусство» (Art révolutionnaire), publié en avril 1919. Le recueil contenait cinq articles, rédigés par Pougny. Il organisa également des débats publics sur l'art, dont l'un sur le futurisme provoqua une polémique très animée dans la presse de Vitebsk.

À la même époque, le journal de Petrograd « Iskusstvo kommuny » (« Art de la Commune »), organe du département des beaux-arts du Commissariat du peuple à l'éducation, publia deux articles de Pougny : "Творчество жизни" (Créativité de la vie, 5 janvier 1919) et "Современные группировки в русском левом искусстве" (Groupements actuels dans l'art de gauche russe, 13 avril 1919).

Les trois années que le couple Pougny passa à Berlin (1921-1923) furent riches en activités créatives et sociales. Ils furent élus à la direction de la « Maison des Arts » russe (Ivan au Conseil et Xana à la Commission de contrôle) et participèrent activement aux débats sur les voies de l'art. L'une des réunions de la « Maison des Arts » (3 novembre 1922) fut consacrée à la lecture de l’exposé de Pougny sur « La peinture russe contemporaine et l'exposition russe de Berlin » ; ce texte constitua la base de son importante brochure "Современная живопись" (Peinture contemporaine), publiée quelques mois plus tard.
Un an auparavant, en novembre 1921, Pougny publia un article intitulé "Искусство жизни" (L'art de la vie) dans le premier numéro du magazine en langue russe "Сполохи" (Spolokhi).
À Berlin Pougny fréquenta beaucoup les avant-gardistes européens. En octobre 1921, la revue « De Stijl » publia une proclamation "Aufruf zur elementaren Kunst", signée par Raoul Hausmann, Hans Arp, Iwan Puni et László Moholy-Nagy.
Dans une lettre à ses amis Vladimir et Sarra Lebedev à Petrograd du 20 janvier 1922, Pougny leur fit part des problèmes qu'il rencontra à Berlin. Voir l'article : П. Дружинин. «Художников здесь нет, искусства нет…». Иван Пуни и Ксения Богуславская в Берлине // Искусствознание, 2023, №4, с. 230-243.
En mai 1922, Pougny participa au premier congrès de l'Union des artistes progressistes internationaux à Düsseldorf. Lors de ce congrès, il y eut une confrontation entre les artistes qui cherchèrent à s'unir (van Doesburg/Mondrian, Lissitzky/Ehrenbourg, Richter/Eggeling) et les artistes individualistes (« Groupe Synthèse » - Pougny/Zalit/Dzirkal). Les déclarations de chaque groupe furent publiées dans la revue «De Stijl» (1922, n° 4 Kongres-nummer). Dans une lettre à Nikolaï Pounine (été 1922), Pougny parla de la différence d'opinion dramatique avec Lissitzky et Ehrenbourg lors du Congrès. À la même époque (25 juin 1925) le journal berlinois "Голос России" (La Voix de la Russie) publia son article "Немецкий экспрессионизм в живописи и русское искусство" (L'expressionnisme allemand dans la peinture et l'art russe), dans lequel Pougny s'en prit une nouvelle fois au collectivisme dans l'art.
Deux mois avant le congrès, la revue "Новая русская книга" (Nouveau livre russe) n° 2, mars 1922, publia une critique de Pougny sur le livre d'Ehrenbourg "А все-таки она вертится" (Et pourtant elle tourne).
En juillet 1923 la revue « Das Kunstblatt » (éd. Paul Westheim) publia un important article de Pougny, traduit en allemand "Zur Kunst von heute". La même année Paul Westheim commenca à réunir des textes pour un recueil, paru en 1925 et intitulé "Künstlerbekenntnisse" (Confessions d'artistes). Ces confessions furent recueillies auprès de 63 artistes qu'il estimait, dont huit Russes (Marc Chagall, Robert Genin, Moishe Kogan, Karl Zalit, Jean Pougny, Kazimir Malevitch, Nathan Altman, El Lissitzky). Pougny donna un court texte décrivant son credo de l'époque.

Un court article de Pougny RUSSIE. L'ART paru dans le numéro 22 de « l’Esprit Nouveau » en 1924, après le déménagement définitif du couple à Paris. Pougny était un ami d'Amédée Ozenfant, un des fondateurs de la revue. L'article résumait ses idées antérieures ; le tableau qu'il brossait reflétait la situation d’il y a cinq ans et ne tint pas compte des changements survenus en Russie les dernières années.

Deux lettres importantes, écrites par Pougny à ses anciens amis, survécurent : l'une à Pounine du mars 1924, l'autre à Chklovski du avril 1925. Par la suite, Pougny n'écrivit aucun texte sur l'art et ne s'exprima plus que par le langage de la peinture et du dessin.


  CONTES D'IVAN POUGNY

Ivan Pougny « avait le rare talent d'inventer des contes fantastiques et drôles », se souvenait Korneï Tchoukovski, rappelant un épisode avec Gorki en 1917 :
« De manière générale, Alekseï Maksimovitch appréciait beaucoup l'humour comme moyen d'influence sur l'âme d’enfant et il fut très heureux quand je lui apporta de Kuokkala le conte d'Ivan Pougny « Jérémie le paresseux ». Pougny était un peintre futuriste, un ami de Maïakovski, un jeune homme timide et taiseux qui avait le rare talent d'inventer des histoires vraiment incroyables et drôles. <...> Gorki s’anima et se mit à rire et appela le groupe de peintres qui se trouvaient dans une pièce voisine, à venir l'écouter. Il voulut rencontrer l'auteur mais Pougny était tellement gêné qu'il n'osa pas venir au rendez-vous et commença même à affirmer que ce n’était pas lui qui avait écrit le conte mais sa femme, Bogouslavskaïa. On fut obligé de mettre un sous-titre : « Un conte de X. Bogouslavskaïa. Dessins d'Iv. Pougny »» (Чуковский К.И. Собр. соч. в 15 томах, т. 5, Современники: Портреты и этюды, М.: Терра-Книжный клуб, 2001.)

Le conte "Иеремия Лентяй" (Jérémie le paresseux) fut publié dans le recueil « Arbre de Noël » (Ёлка. Книжка для маленьких детей. Сост. А. Бенуа и К. Чуковский. [Пг.], Гос. Тип., [Парус, 1918], худ.: В. Лебедев, Ал-др Бенуа, Ю. Анненков, В. Замирайло, В. Ходасевич, Б. Попов, А. Радаков, С. Чехонин, И. Репин, М. Добужинский, Ив. Пуни, Г.В.).
Tchoukovski commença à préparer ce recueil dès 1917, date à laquelle il publia trois autres contes de Pougny dans le supplément illustré pour enfants de la revue « Niva ». Il s'agissait de "Сосулька" (Glaçon) dans le n° 4, avril 1917, "Самоварная шипелка" (Sifflet de samovar) dans le n° 7 et de "Портной Пепка - шьет крепко" (Tailleur Pepka) dans le n° 11. Tous ces contes furent illustrés par des dessins de Xénia Bogouslavskaïa qui fut créditée de la paternité de « Glaçon" » comme dans le cas de « Jérémie le paresseux ».
En 1919 Pougny eut l’intention de publier un livre de sept contes et convenu même avec Alexandre Benois qu’il ferait l'illustration de la couverture mais ce projet n'aboutit pas. Dans une lettre à Benois qui fut conservée (sans date [avril 1919], ОР ГРМ 137-1-1437) Pougny donna une liste et des courts résumés des contes : Jérémie le paresseux, Emile le bavard, Le glaçon, Le cafard, La mouche et le copeau, Le sifflet de samovar, Le hollandais volant et Le tailleur Pepka.
Ce n’est qu'en 1922, à Berlin, que Pougny réussit à publier un recueil de ses contes, intitulé "Сказки-минутки" (Les Contes-minutes): Пуни, Иван. Сказки-минутки. Берлин, Русское творчество, 1922. 95 с. Рисунки И. Пуни и К. Богуславской. Le recueil contenait 14 contes. Le conte "История про Таракана Иваныча" (L'Histoire du Cafard Ivanovitch) aurait pu bien inspirer Tchoukovski pour son célèbre "Тараканище" (Le Cafard).